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Au Maroc, le chef du gouvernement, Saad Eddine el Othmani s’est rendu dans la région de l’Oriental, dans le nord-est du pays, samedi 11 février, pour annoncer une batterie de mesures en faveur de Jerada. La ville est secouée depuis plus d’un mois par un mouvement de contestation déclenché par la mort de deux mineurs clandestins. Les manifestations ont repris après un nouvel accident mortel dans un puits de charbon, la semaine dernière. Ancien bassin minier, Jerada n’a pas opéré sa reconversion économique, depuis la fermeture de la grande mine, il y a 20 ans, mais l’activité clandestine s’est poursuivie. Sur place, les annonces du chef du gouvernement ont reçu un accueil mitigé. Ouverture de mines conventionnelles de plomb et de zinc, reconversion de la zone en région agricole, facilitation de l’accès à la propriété pour les anciens ouvriers et surtout la suspension des permis de commercialisation du charbon… plusieurs mesures ont été annoncées par le Premier ministre marocain. Autre source d’inquiétude, selon les militants, aucune annonce n’a été faite autour de l’une de leurs principales revendications, à savoir le lancement d’une enquête pour juger les responsables de la situation économique désastreuse de la ville. Ce sont eux qui doivent rendre des comptes, nous dit-on. Le porte-parole du gouvernement de Saâdeddine El Othmani, Mustafa El Khalfi, a annoncé, jeudi 28 décembre, que le gouvernement est préoccupé par ce qu’il se passe et essaie d’accélérer le travail sur plusieurs projets en court pour Jerada. Mais ces déclarations ne semblent pas capables de convaincre les manifestants de la ville qui continuent à protester, ce vendredi 29 décembre, pour le huitième jour consécutif, contre les conditions de vie dans leur ville. La visite des responsables gouvernementaux à Jerada, cette semaine, n’a pas, non plus, réussi à arrêter les manifestations des milliers d’habitants de la ville, en majorité des jeunes. Ils portent le drapeau marocain, et parfois le portrait du roi, brandissent toujours les mêmes slogans : ils réclament du travail, de la dignité et ils dénoncent la marginalisation.