Il aurait pu lui dire «Va-t-en» sans crier gare, il aurait pu lui dire «Dégage», il aurait pu lui dire «Fiches le camp immédiatement»; le Maroc aurait été dans son droit le plus absolu en tant qu’Etat souverain… Mais, le Royaume du Maroc qui, en tant qu’Etat millénaire, s’interdit tout dérapage et tout comportement intempestif, a préféré opter pour une réduction progressive et très significative des effectifs de la MINURSO sur son territoire et des dépenses occasionnées par son installation avant d’envisager, si le besoin s’en fait sentir,un rappel au bercail descontingents des Forces Armées Royales engagés dans les opérations de maintien de la paix qui se tiennent,çà et là, sous l’égide des Nations-Unies. Le Maroc n’est pas contre l’Organisation des Nations-Unies. Le Maroc n’est pas contre ce «machin» dont parlait le Général de Gaulle au lendemain de la disparition de la « Société des Nations ». Le Maroc y est partie intégrante et, en tant que membre à part entière, s’est toujours conformé aux décisions prises par ses instances dès lors qu’elles sont respectueuses de sa dignité et de sa souveraineté. Or quand, arrivé en fin de mandat, le Secrétaire Général de cette honorable Institution,un fonctionnaire élu pour une mission et une période bien déterminées, se permet, par un excès de zèle répréhensible,de bafouer sa souveraineté en s’inclinant devant le perchoir à moineaux qui sert d’étendard à un ramassis de mercenaires séparatistes à la solde des ennemis d’une intégrité territoriale arrachée de haute lutte et, de surcroît, en employant une lexicologie allant à l’encontre de toutesles dispositions dûment arrêtées en ce dossier par l’Institution qu’il est sensé représenter, le Maroc n’a plus aucune autre alternative que de dénoncerhaut et fort, par la voix de tous ses enfants petits et grands,le flagrant parti-pris de l’intéressé et de prendre, en cette affaire, toutes les mesures qui s’imposent… Mais les Marocains de toutes confessions et de tous âges ne sont pas les seuls à s’indigner puisque M. Jacques Attali, économiste de renom, s’est lui-même offusqué de la «digression sémantique» de M. Ban Ki-Moon qui s’est trop éloigné du langage «soigneusement répertorié» qu’utilisent les diplomates onusiens en évoquant «le dossier du Sahara».L’illustre économiste plaide même pour un Maghreb Uni en étant convaincu que «s’ils s’unissaient, économiquement et militairement (et) s’ils formaient le marché commun du Maghreb attendu depuis si longtemps, ils pourraient constituer rapidement une véritable puissance de taille mondiale ». Et celui-ci de poursuivre que « ce ne sont pas les déclarations récentes du Secrétaire Général des Nations Unies qui vont arranger les choses ». Il ne faut pas oublier, non plus, le rôle non négligeable qu’ont joué depuis 1960 et que continuent de jouer les contingents des Forces Armées Royales aux cotés de l’O.N.U., de l’U.E. et de l’OTAN dans le cadre de la prévention des conflits et du maintien et de la consolidation de la paix ; que ce soit pour la préservation de l’intégrité territoriale du Congo en 1960 ou plus récemment aux côtés de l’OTAN au Kosovo, en prêtant main forte à l’Union Européenne en Bosnie-Herzégovine ou encore actuellement sous l’égide des Nations-Unies en République Centrafricaine dans le cadre de la MINUSCA, en Côte d’Ivoire sous le fanion de l’ONUCIet en République Démocratique du Congo au sein de la MONUC. Ainsi si le Royaume retire ses troupes ce sont donc plus de 2.200 militaires et experts déployés à travers le monde sous l’égide de l’Organisation des Nations-Unis qui retourneront chez eux pour accomplir leur mission première de défense des frontières du Royaume et, par voie de conséquence, des zones de conflit, dans diverses parties du monde, qui risqueraient à nouveau de s’embraseralors que, s’il annule sa contribution financière à la MINURSO, ce sont 20 Millions de Dirhams qui seront ajoutés au Budget alloué au développement du pays. Il semble donc qu’en agissant ainsi le Maroc aurait tout à gagner alors que l’Organisation des Nations-Unies aura à faire face à de nouvelles difficultés du fait du comportement irresponsable de son actuel Secrétaire Général. |